Efficience Expos
Les marchés financiers sont-ils efficients ?
L’exemple du marché des changes
Antoine Bouveret *
OFCE, Centre de recherche en économie de Sciences Po
Gabriele Di Filippo *
Université Paris IX Dauphine
LEDA-SDFi
* Nos remerciements vont en premier lieu à Henri Sterdyniak pour ses précieuses remarques. Nous remercions également Christophe
Blot, Guillaume Daudin ainsi que les participants au séminaire d’économie de la mondialisation de l’OFCE et à la journée d’étude de l’OFCE sur la crise financière pour leurs commentaires judicieux. antoine.bouveret@ofce.sciences-po.fr gabriele.difilippo.06@campus. dauphine.fr Le présent article analyse l’efficience du marché des changes. L’article reconsidère la définition originelle de l’efficience au sens de Fama (1965) en mettant en lumière les différentes contradictions internes de cette définition. Partant de là, trois définitions de l’efficience sont avancées : l’efficience fondamentale, l’efficience macroéconomique et l’efficience spéculative. À chaque forme d’efficience est associée un ensemble de tests empiriques. Les résultats des tests suggèrent l’existence de trois formes d’efficience sur le marché des changes, fonctions de l’horizon considéré. Le marché des changes est ainsi caractérisé par l’inefficience pure à court terme (entre 1 mois et
1 an), l’efficience spéculative à moyen terme (entre 1 an et 2 ans) et l’efficience macro-économique pure à long terme (à partir de
5 ans) ; cette dernière forme d’efficience étant soumise à quelques réserves. L’efficience fondamentale, ou efficience au sens de Fama, est rejetée quel que soit l’horizon considéré. La dernière partie explique les résultats obtenus à partir d’un modèle qui relâche les hypothèses d’anticipations rationnelles et d’efficience, au profit de l’hypothèse d’agents hétérogènes.
Mots-Clés : Efficience du marché des changes. Efficience fondamentale.
Efficience spéculative. Efficience macroéconomique.
Taux de change d’équilibre. Cointégration.