Eglise et le roi
« La France fille aînée de l'église » cette acception remonte à l'origine de la royauté en France. Clovis, roi Franc salien, fut le premier roi de premier plan en Europe occidentale à se convertir à la religion catholique, apostolique et romaine. Il fut surnommé le fils aîné de l'église, d'où cette qualification pour la France. Dès lors, (le cas Henri IV étant spécial) le roi de France se doit d'être catholique. La France ne transigera jamais sur cette condition, se disputant même régulièrement la primauté avec le Saint empire romain germanique notamment. Ceci posé, on ne peut appréhender correctement le sujet en occultant le fait majeur qu'est le pouvoir de droit divin. Notons ici, que le roi tient son autorité de Dieu. Toute la symbolique du Sacre, à Reims, est censée nous le montrer : le roi est oint de l'huile de la sainte ampoule de l'abbaye Saint Marcoul sur le front et aux endroits correspondant aux stigmates du Christ. En cet honneur, Il n'a de compte à rendre à personne sur son territoire sauf à l'Autorité Supérieure. Pour abonder dans le sens de l'importance de l'église pour la royauté au XVIIème et XVIIIème siècle on peut aussi rappeler le rôle prépondérant que des hommes d'église ont eu à jouer dans le gouvernement français à l'époque qui nous intéresse ici (Richelieu, Mazarin, Bossuet, Fleury et d'autres). À côté de cela, paradoxalement, l'articulation entre la suprématie du roi sur ses sujets et la place parfois difficile à trouver de la France dans la communauté catholique dans son ensemble a souvent été délicate. Le concordat de Bologne (1516) sous François Ier l'illustre très bien. Pour ajouter une dimension à la complexité du sujet, il faut considérer les dissidences intérieures avec principalement ce qu'on appelle la religion prétendument réformée. Source des guerres de religion (deuxième moitié du XVIe siècle) qui ont ensanglanté la France , il est intéressant de réfléchir sur ce qu'ont été les années