El desaparecido
« Que les fleurs s’épanouissent, que cent écoles rivalisent ! » Prononcé par Mao Zedong (Mao Tsé-toung) lors d’un discours en 1956, le tyran paraphrasait en réalité l’expression qu’employaient les intellectuels chinois pour décrire la période que connu la Chine entre le Vème et le IIIème avant Jésus-Christ, c’est-à-dire à l’époque des « Royaumes combattants ». Cette période correspond à la fin de la longue dynastie Zhou (Tcheou) s’étalant entre –1122 et –256. La Chine était composée de plusieurs Etats féodaux qui se combattaient incessamment. Par ailleurs, le peuple souffrait de ces conflits et étaient de plus en plus enclin à se soumettre. Dans ce contexte émergea diverses idées et aspirations longtemps réfrénées qui s’épanouirent telles « cents fleurs ». Différentes écoles de pensée apparurent, réfléchissant sur la meilleure manière de gouverner, l’impact des différentes lois, l’ordre social à mettre en place, le code moral à établir, ou encore sur la littérature et l’agriculture. Ces centres intellectuels furent appelés les « cent écoles ». La majorité d’entre elles n’eurent qu’un impact mineur. Cependant, plusieurs d’entres elles vont acquérir un grand prestige, et plus particulièrement le Taoïsme.
Mal connu en Occident, le Taoïsme est un grand courant de pensée, un art de vivre, qui imprègne depuis l'Antiquité toute la culture chinoise. Il a ensuite donné corps à une religion ritualiste sur le culte du mythique Lao Tseu, philosophe fait D.
Si le terme TAO résonne aujourd'hui familièrement aux oreilles du lecteur français, il continue de susciter un lot de représentations confuses, exotiques voire fétichistes, qui appellent un effort d'élucidation. Or les penseurs chinois nous défient sur le mode négatif : les formules paradoxales abondent dans tous les textes pour nous rappeler qu'il est ce qui ne peut être expliqué, que toute parole échoue nécessairement à le saisir, car il se tient au delà du monde des choses constituées.
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