El desdichado de gerard de nerval
Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
Gérard de Nerval
Gérard de Nerval de son vrai nom Gérard Labrunie, naquit à Paris le 22 mai 1808. Il passa son enfance dans le Valois, dans la propriété de son grand-oncle. Il s’initia à la poésie rustique et populaire, puis, lors de ses études à Paris, à la littérature allemande.
Les Chimères de Nerval sont un recueil de 12 sonnets d'inspiration romantique, El Desdichado de Gérard de Nerval est à mon sens un bon poème car l’auteur se remémore les illusions d’un passé disparu et prend conscience d’une fatalité redoutable. Le poète est hanté par ses amours perdu. Le thème choisi, ce changement d'état perpétuel des personnes est proche de mon vécu. Ce poème présente les caractéristiques de la Pléiade, avec la première personne signe de l'interrogation sur soi, de plus on sent une démarche d'analyse de l'être humain et de ses sentiments, et notamment de l'Amour. De plus j’apprécie les nombreuses références mythologique comme le mythe d’Orphée et son Luth, grâce à cela l’auteur fait surgir un lyrisme