Emile Zola, Germinal. Commentaire de l’extrait 5 : ‘La foule des mineurs en colère vue par les bourgeois’
(Introduction)
Germinal qu’Émile Zola fit publier en 1885, est un roman sur la mine. Comme pour bien d’autres romans de la série des Rougon Macquart, Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire, Zola - chef de file du Naturalisme - se documenta soigneusement avant de se mettre à écrire sur les dures conditions de vie des mineurs, comme sur les répressions qui s’abattirent sur les ouvriers révoltés, dans le nord de la France. Dans Germinal, nous suivons pendant une année, l’engagement d’Etienne Lantier, personnage principal, et la manière dont les mineurs de Montsou se révoltent contre le pouvoir bourgeois qui les écrase…
Dans l’extrait du chapitre V de la cinquième partie de Germinal, la foule des mineurs se dirige vers la demeure du directeur de la mine du Voreux, M. Hennebeau. Les ouvriers sont observés par un groupe isolé qui se réfugie précipitamment dans une grange. Comment ce groupe de bourgeois effrayés voit-il déferler la foule déterminée et révolutionnaire ? C’est la question centrale qui nous intéressera dans ce commentaire.
Nous étudierons donc les caractéristiques principales de la foule en colère ; nous verrons ensuite quelles émotions secouent les témoins de cette scène ; nous nous interrogerons enfin sur les références faites dans cet extrait à la grande Révolution de 1789…. --------------------

Le narrateur donne à voir les mineurs qui marchent comme un tout d’où émergent les femmes d’abord, les hommes ensuite. Cette foule efface les individus * et semble offrir surtout des types de révoltés criant leur colère, leur misère, leur faim.
On les entend d’abord, on les voit ensuite. La première phrase de notre extrait est explicite à ce sujet : « Le bruit grandissait, on ne voyait rien encore » L’avancée des mineurs est décrite au moyen de l’image de la « tempête » : il est question de « vents », de «