Emile zola, l’œuvre
L’oeuvre de Zola se présente comme une oeuvre atypique. Malgré son manque de succès, ce roman représente pourtant la quintessence de la pensée zolienne du point de vue de la décadence. Comme le souligne Dancourt dans La revue générale de 1886, "Jamais l'auteur n'a écrit livre plus sombre, plus complètement désespérant." Ainsi, apogée de la décadence, nadir des Rougon-Macquart (puisque l’on y voit s’éteindre l’une des dernières branches sans filiation), il constitue donc un échantillon particulièrement pertinent pour nous permettre d'interroger l'idée de décadence qui hante l'oeuvre de l’auteur. Le principe n'est pas neuf, il est dans la plupart des esprits contemporains, et nourrit notamment nombre de théories “scientifiques” ou en tout cas considérées comme telles à l’époque. Mais ce roman, écrit par un auteur, trop souvent considéré, à tort, comme l’apôtre d’un mouvement progressiste en raison de son engagement dreyfusard, permet de questionner cette thématique de la décadence, ainsi que ses rapports avec l'art et la littérature. Contrairement à certains de ses contemporains qui voient dans la décadence une figure poétique, dernière réminiscence du romantisme ou expression du symbolisme naissant à la manière de Huysmans dans A Rebours ou des “décadents”[1]. Elle est ici la conséquence de phénomène scientifiquement observables, pour l’auteur, qui déterminent la vie des hommes. Nous voulons au travers de cette étude, montrer à quel point la psychologie appliquée aux sciences historiques peut-être fort utile pour comprendre les évolutions des schèmes perceptifs des acteurs.
Nous privilégierons prioritairement l'analyse des idées, afin de comprendre la logique décadentiste du roman, sans pour autant oublier les aspects sociaux et politiques qui entourent, façonnent et déterminent ces idées.
Si l’idée de décadence est déterminée par la société décrite, elle se trouve également au coeur du travail de l’artiste, héros (ou plutôt anti-héros), mais aussi,