En quoi la modernité est-elle en crise ? Janvier 2008, la Société Générale découvre à la fin de son exercice, une perte s’élevant à plus de 4,8 milliards d’euros due à l’un de ses traders, Jerôme Kerviel.
Ici, la modernité permet à un homme de contrôler des milliards et affiche un individualisme effrayant au profit de bonus.
Or, l’ère moderne c'est vouloir donner à la raison la légitimité de la domination politique, culturelle et symbolique, remplacer Dieu ou les ancêtres par une autorité venant de l’homme lui-même à condition qu’il soit guidé par des principes universalisables plutôt qu’assujetti à ses penchants ou à ses intérêts. Mais c’est aussi une Humanité en progrès qui tend vers une vie toujours meilleure.
Cet évènement n’est-il pas la preuve des dangers de la modernité ?
Nous verrons dans un premier temps, que « l’affirmation de l’individu », prônée par la modernité, est remise en cause. Puis, nous constaterons qu’il n’y a plus de réelle croyance dans le progrès et enfin, nous noterons que la notion d’universalisme est contestée.

La modernité se définie, entre autres, par « l’affirmation du sujet ». C’est le cogito, l’autonomie et la domination de la nature. Cependant cette affirmation est discutée depuis la montée de l’individualisme car ce dernier est contraire aux valeurs de la modernité.
L’Homme, qui a pris conscience de sa capacité à raisonner, se pense alors dominateur de la nature. Or, avec le temps, cette vision a évolué pour tendre vers une vision plus antisociale où l’Homme se pense au dessus des autres. Par conséquent, on assiste à une déchirure du lien social.
Lors de la naissance de l’ère moderne, chacun pensait aspirer vers une vie meilleure, où par exemple, l’insertion dans le monde du travail serait plus facile. Or, la précarité n’a pas disparue car l’offre d’emploi reste insuffisante. Cette situation creuse toujours plus les inégalités et contribue au déchirement de la société.
Cette ascension de l’individualisme est en