En évoquant la réécriture du mythe d'œdipe dans la machine infernale, jean cocteau écrit qu'il a voulu faire « une grosse farce ». quelles sont selon vous les différentes fonctions du comique dans cette tragédie ?
A-Les différentes formes de comique, l'héritage de la farce
-Dans cette pièce alternent des scènes burlesques et des scènes tragiques : comique de situation, acte I, apparition du fantôme du roi Laius aux soldats de garde sur les remparts de Thèbes, il apparaît quand il ne peut s'exprimer, et disparaît quand il le peut ; comique de mots, surnom ridicule au devin Tirésias dit Zizi, comique de caractère, l'obstiné Laius.
B- Des personnages caricaturaux
-Œdipe n'est plus le héros de la légende mais un homme/enfant à qui le Sphinx donne la réponse de l'énigme, Jocaste est une reine frivole qui sent le danger mais ne le comprend pas, Créon incarne l'Ordre autoritaire et obtus, Antigone une petite fille capricieuse.
C-Un mauvais goût affiché
-La sphinx tombe amoureuse d'Œdipe, Tirésias a perdu son aura de devin respecté, Jocaste manque de s'étrangler avec son écharpe à l'acte I dans les escaliers. Elle va en « boite » alors que le peuple s'inquiète du sort du royaume.
=Ce comique a une fonction littéraire dans l'œuvre de Cocteau : la revendication de sa liberté.
II-Il s'agit de renouveler au XXème le genre poussiéreux de la tragédie A-Le langage
-Il est familier donc non conforme aux exigences canoniques du XVIIème qui souhaitait un langage noble ; Relevez les écarts de langage dans la pièce , le titre « Machine »évoque le milieu industriel, peu « noble », le dialogue entre les soldats acte I, etc.
B-Les personnages
-Ne sont nobles que par leur titre, leurs actions sont peu en harmonie avec le « modèle » qu'ils sont censés représenter. Œdipe n'est pas vraiment présenté comme un roi, en tout cas il est moins noble que chez Sophocle, par exemple.
C-Les anachronismes
-Références à un opéra de Wagner, les boites de nuit, le mélange de mythologies grecque et égyptienne, Jocaste parlant avec un accent « royalties », etc.
= Au-delà de la provocation éventuelle, le comique « propre de l'homme