S’il n’existe pas réellement de date clé pour annoncer les progrès dans le domaine médical, ces derniers étant incessants et toujours plus étendus, il existe un moment précis où la notion de bioéthique va naitre : c’est à partir des années 1970 qu’apparait ce terme. Le mot « bioéthique » a pour étymologie « bios », qui signifie « vie » en grec, et « ethos », qui signifie mœurs. La bioéthique peut être définie comme l’ensemble de recherches, de discours et de pratiques généralement pluridisciplinaires ayant pour objet de clarifier ou de résoudre des questions à portée éthique suscitées par l’avancement et l’application de la techno science biomédicale.

La médecine a pour objectif premier de guérir l’homme de ses souffrances, ou de les prévenir, elle a donc avant tout une vertu thérapeutique. Les évolutions en ce domaine sont considérables. Cependant, l’objet de la biomédecine étant l’homme, c’est à sa nature même qu’elle touche, et c’est par la plus grande connaissance de celui-ci que la biomédecine va bouleverser la conception traditionnelle que nous avons de l’homme. L’émergence de la bioéthique va de pair avec l'ébranlement de la croyance que le progrès scientifique et technique engendre nécessairement une amélioration de la condition humaine. Des problèmes éthiques sont ainsi soulevés, car c’est la nature humaine, ou du moins, la perception que nous en avons, qui est remise en question. Dans quelle mesure les progrès biomédicaux améliorant la vie de l’homme présentent-ils un danger potentiel pour celui-ci ? En quoi l’établissement d’une bioéthique permet-elle de faire face à ces nouveaux enjeux en posant les limites nécessaire à la protection du genre humain ?

Nous verrons tout d’abord que les progrès scientifiques permettent une maitrise de plus en plus poussée des mécanismes naturels du corps humain, et qu’ils portent en eux le germe du danger, de par les dérives qu’ils permettent. Ensuite nous traiterons de la nécessité d’une bioéthique concrète et à