Ennemis héréditaires, alliés par nécessité
L’iconographie « populaire » – caricature et photographie notamment – porte la trace des évolutions de la relation franco-allemande. Les représentations de l’Autre se répondent de part et d’autre de la frontière au fil du temps – le « barbare » étant, bien sûr, toujours de l’autre côté… Mais entre 1870 et aujourd’hui, avec une rupture radicale après 1945, l’ennemi héréditaire est devenu l’ami inséparable, malgré des aléas dont les images rendent bien compte. Les images des crises (les guerres et leurs conséquences au moment des traités de paix notamment) sont de nos jours reléguées à l’arrière-plan dans les mémoires collectives, et l’on se focalise sur les moments de partage – même si, comme n’importe quel « couple uni », France et Allemagne traversent régulièrement des périodes de tension.
Après la guerre de 1870-1871 et la fondation de l’Empire allemand, le militarisme prussien est apparu de plus en plus redoutable et redouté. À partir de 1870 et pour de longues années, l’Allemand sera désormais quasi unanimement le «Boche»,
Pour l’Allemagne, la France est tout au long du XIXe siècle, après la Révolution, tantôt un modèle, tantôt un repoussoir ; mais elle est en tout cas lepays par rapport auquel on se définit – Cette définition en miroir s’affirme encore d'avantage avec la victoire de 1871 et l’unification allemande réalisée à la suite du conflit. Face à la supposée « arrogance française », l’Allemagne unie peut s’affirmer sans complexes.
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D’une guerre à l’autre
Entre 1905 et 1914, la France et l`Allemagne s`affrontent de plus en plus. Dans le cadre de la première guerre mondiale l`Allemagne déclare la guerre à la France le 3 août 1914 Au cours des quatre prochaines années, Français et Allemands se livrent plusieurs combats sanglants, particulièrement à la Somme, à la Marne et à Verdun.
Jusqu`à l`armistice de Compiègne le 11. novembre 1918, l`Allemagne et ses alliés perdent 740000 soldats.