Entre racisme et sexisme, le cas des débats autour du vote « anti-minaret »
Séminaire Confrontation et civilisation : une ambivalence de la modernité ?
Prof. G. D’Amato
Semestre d’automne 2009-2010
SFM, Université de Neuchâtel
Introduction
Le débat qui s’est tenu durant la campagne portant sur la votation « anti-minaret » a mis en scène des discours, mais aussi des affiches associant l’édifice religieux et la « femme musulmane ». Que celle-ci porte le voile ou qu’elle soit « victime de mariage forcé », la campagne de l’UDC s’est évertuée à associer le minaret à un système de « société patriarcale archaïque ». L’argument d’une « islamisation rampante » de la société a ainsi joué sur la peur de l’ « Autre », dont les valeurs ne pourraient cohabiter avec celles qui ont cours en Suisse, à savoir la « démocratie », la « modernité », mais aussi « l’égalité entre les sexes ». La « condition des femmes » semble ainsi avoir mobilisé une intention toute particulière durant cette campagne ; il s’agira d’en comprendre plus précisément les tenants et les aboutissants.
Ce travail prenant place au sein du séminaire Confrontation et civilisation : une ambivalence de la modernité ?, dont le propos de départ a cherché à interroger la thèse du « choc des civilisations » de Samuel Huntington (2007), je souhaite partir de cette même hypothèse afin d’en analyser les effets sur la base du cas de la votation « anti-minaret ». Il s’agira plus précisément d’interroger les enjeux de l’instrumentalisation des arguments sollicités autour de la condition de la « femmes musulmane ».
Bien sûr, ce type de production discursive à des fins politiques prend place au sein d’une multiplicité d’autres discours pour lesquelles il serait possible d’échafauder autant de généalogies. Dans le dessein de circonscrire un cadre de compréhension plus étroit, je m’astreindrai, dans un premier temps, à interroger la thèse du « choc des