Enéide
Passion irrésistible (4, 1-172) Didon s'abandonne à la passion (4, 1-89)
Didon confie à sa soeur Anne son amour pour Énée, tout en affirmant son désir de rester fidèle au souvenir de Sichée, son premier époux (4, 1-30).
Anne l'encourage à céder à cet amour pour un hôte envoyé par les dieux, et ce dans l'intérêt de Carthage et pour sa propre gloire ; elle finit par triompher des dernières réticences de Didon (4, 31-55).
Didon par des rites et des sacrifices cherche à rendre les dieux favorables à son projet, sans réussir à apaiser la passion douloureuse qui l'obsède secrètement. Négligeant toutes ses activités, elle cherche à convaincre Énée de s'installer définitivement à Carthage (4, 56-89). At regina graui iamdudum saucia cura uolnus alit uenis, et caeco carpitur igni. Multa uiri uirtus animo, multusque recursat gentis honos : haerent infixi pectore uoltus | Mais la reine, blessée par l'angoisse oppressante de l'amour,nourrit son mal en ses veines, est consumée par un feu secret.Sans cesse lui reviennent à l'esprit la valeur insigne, l'immense prestigede la race d'Énée, dont les traits et les paroles restent fixés en son coeur, | 4, 1 | uerbaque, nec placidam membris dat cura quietem. Postera Phoebea lustrabat lampade terras, umentemque Aurora polo dimouerat umbram, cum sic unanimam adloquitur male sana sororem : « Anna soror, quae me suspensam insomnia terrent ! | l'inquiétude ne laisse point à ses membres la douceur du repos.L'Aurore suivante parcourait la terre portant le flambeau de Phébus ;elle avait à peine chassé du ciel les ombres humides que, l'esprit égaré,Didon s'adresse ainsi à sa soeur, son intime confidente :« Anne, ma soeur, des songes terrifiants me laissent perplexe ! | 4, 5 | Quis nouus hic nostris successit sedibus hospes, quem sese ore ferens, quam forti pectore et armis ! Credo equidem, nec uana fides, genus esse deorum. Degeneres animos timor arguit : heu, quibus ille