Epargne et croissance economique
Beaucoup d’études montrent une forte corrélation entre épargne et croissance mais le lien est difficile à identifier. La relation de cause à effet est encore mal comprise : est-ce la croissance du revenu qui est à l’origine d’un accroissement de l’épargne ou est-ce l’épargne qui stimule la croissance ?
1. Le rôle théorique de l’épargne dans le mécanisme de croissance
Avant de s’interroger dans quelle mesure l’épargne agit sur la croissance d’un pays, il faut d’abord s’interroger sur les déterminants de l’épargne. Ces déterminants sont multiples et controversés. Les classiques pensent que le taux d’intérêt détermine l’épargne ; les ajustements du taux d’intérêt garantissent l’équilibre entre investissement et épargne. En revanche les économistes keynésiens considèrent l’épargne comme un résidu, qui freine plus l’activité économique qu’elle ne l’accélère. Si on constate une certaine corrélation positive entre épargne et croissance, rien ne permet cependant d’attribuer à l’épargne un rôle déterminant dans la croissance.
On traitera les modèles de Harrod-Domar et de Kaldor, qui mettent tous les deux en évidence l’importance de l’épargne dans la croissance. Cependant, ces deux modèles arrivent à des conclusions différentes quant à la stabilité de cette croissance. Les keynésiens Harrod et Domar tentent de démontrer la nature instable de la croissance équilibrée en utilisant le concept du taux de croissance garanti. A l’inverse, Kaldor décrit les mécanismes qui assurent la stabilité à long terme de la croissance économique. A. Les déterminants de l’épargne
Selon les auteurs classiques la propension à épargner serait une fonction croissante du taux d’intérêt. Un taux d’intérêt élevé incite à diminuer la consommation présente pour accroître son épargne selon un effet de substitution. Mais cette relation positive entre taux d’épargne et taux d’intérêt peut être contrebalancée par un effet revenu.
Les keynésiens affirment