Espace, mouvement et son dans la sculpture de la seconde moitie du xxeme siecle
La Seconde Guerre Mondiale avait mis un terme aux recherches artistiques des principaux mouvements d’avant gardes, favorisant le retour d’une figuration descriptive, soumise aux représentations stéréotypées des régimes les plus réactionnaires et violents. Le réalisme n’est plus ce regard acerbe et critique porté sur la société comme dans les années 1920 (voire Otto Dix), mais il est au service à présent d’une idéologie totalitaire, moralisatrice et usant de tous les archétypes pour user de son influence sur les esprits. La scène artistique s’est éteinte dans la douleur et va renaître au lendemain de la guerre avec l’élan spectaculaire de la scène New Yorkaise. Aux USA, les artistes européens qui avaient fui le nazisme depuis le milieu des années trente ont fait des émules, enseignant dans les écoles d’art ils ont côtoyé de jeunes artistes prêts à dépoussiérer le regard des américains encore formés à n’apprécier rien de plus moderne que…l’impressionnisme. Les influences allemandes, russes, italiennes, françaises, espagnoles et hollandaises vont donner naissance à un art décomplexé, empruntant librement à ses aînés et innovant fortement. Les catégories traditionnelles qui avaient encore cours en Europe avant guerre vont alors se mêler. Théâtre, danse, peinture, musique, photographie et cinéma vont croiser régulièrement le chemin de la sculpture. Les plus grands artistes collaborent à des projets associant diverses formes d’expressions artistiques, c’est l’heure de l’association et de l’hybridation des techniques et des méthodes. Du Junk Art (mouvement post dadaïste) dans les années 1950 (Dine, Rauschenberg) aux premiers Happenings de Allan Kaprow, une véritable refonte des valeurs traditionnelles de l’art va s’opérer. On assiste alors à une remise en question des matériaux d’usage de la sculpture traditionnelle. Le carton et le métal, les objets trouvés et recyclés étaient déjà entrés dans la composition des