Essor du k
Le processus de rationalisation se définit comme une généralisation de la démarche scientifique à l'ensemble des activités des sociétés modernes. Weber distingue deux Formes de rationalités: une rationalité en valeur et une rationalité en finalité.
La rationalité en valeur repose sur des comportements sociaux inspirés par des idéaux religieux, par le devoir moral ou par la grandeur d'une «cause ». Dans le cadre de cette démarche, l'agent social ne tient pas compte des conséquences de ses actes. Il est exclusivement guidé par son système de croyances. La rationalité en finalité suppose d'adapter un ensemble de moyens en vue d'atteindre un but déterminé. Une congruence apparaît alors entre les buts, les moyens et les conséquences prévisibles de l'action sociale.
Ces deux types de rationalité peuvent coexister dans les stratégies concrètes des agents sociaux. Ainsi, on peut envisager une démarche rationnelle en valeur quant au but défini et une rationalité en finalité quant aux moyens d'y parvenir. La rationalisation touche l'ensemble des activités sociales tels l'activité économique, la politique, le droit ou l'éducation. Elle constitue une source de progrès dans la mesure où elle libère l'individu des pesanteurs de la tradition ou de l'arbitraire de pouvoirs irrationnels relevant de la magie ou de la superstition. Cependant, la rationalisation intellectuelle propre au capitalisme occidental se traduit, selon Weber, par un « désenchantement » du monde. La magie fait place au froid calcul et à la prévision. La rationalisation économique s'incarne dans le capitalisme moderne. Pour Weber, l'économie capitaliste correspond à un processus de rationalisation fondé sur la base d'un «compte de calcul en capital» sous-tendu par six conditions:
— l'appropriation des moyens techniques de production (terrain, équipements, machines, etc.) par des entreprises privées qui bénéficient de l'autonomie de