Est-il juste de prétendre que par soif de savoir et de beauté les humanistes de la renaissance européenne sont devenus des idéalistes et des esthètes qui ont perdu tout contact avec la réalité?
Lundi, 22 Septembre 2008
Dissertation : Humanisme et Renaissance
Note : | Remarque : |
Sujet: Est-il juste de prétendre que par soif de savoir et de beauté les humanistes de la Renaissance européenne sont devenus des idéalistes et des esthètes qui ont perdu tout contact avec la réalité? Vous répondrez à cette question en un travail argumenté et structuré. Pour cela vous vous servirez des textes p.369 à p.409 et de vos connaissances personnelles tant littéraires qu’artistiques. |
Les humanistes de la Renaissance étaient perçus comme des savants, amateurs d'art et de lettres mus par la poursuite d'un idéal. Ce mode de pensée soulève cependant une interrogation: leur soif de savoir et de beauté ne les auraient-ils pas fait perdre tout contact avec la réalité? S'il est vrai que les humanistes étaient des érudits et des esthètes résolument tournés vers l'avenir, leur mouvement naît cependant d'une certaine lucidité à la vue de leur société.
Aujourd'hui nous pouvons définir approximativement l'humaniste du XVIème siècle. Erudit, lettré, parfois artiste, il a sa propre conception de l'idéal humain. Tout d'abord il est motivé par un appétit insatiable de savoir à l'image de Gargantua, qui au chapitre VIII du roman éponyme, conseille son fils selon les préceptes humanistes: "C'est pourquoi mon fils, je t'engage d'employer ta jeunesse à bien profiter en études et en vertus. [...] J'entends et veux que tu apprennes les langues parfaitement [...] Et quant à la connaissance des faits de la nature, je veux que tu t'y adonnes soigneusement [...]". Le parallèle entre l'appétit de savoir et l'appétit "gastronomique" chez les deux géants est clairement volontaire. Sous le pseudonyme d'Alcofribas Nasier, Rabelais fût le premier à mettre en avant l'importance du savoir à travers un roman. Mais en 1526, Alfred Dürer avait déjà immortalisé l'humaniste avide de connaissances en peignant un portrait d’Erasme de Rotterdam dans son bureau, au milieu