Est-il légitime de mentir ?
Cependant, il arrive qu’on mente, autrement dit qu’on énonce autre chose que ce que l’on croit, pour aider un autre parce que la vérité lui serait nuisible.
Dès lors, y a-t-il des conditions qui peuvent rendre légitime le mensonge ? Le mensonge, qui consiste à dire autre chose que ce qu’on croit vrai, est une arme comme le soutient Schopenhauer dans son Fondement de la morale. En effet, il sert à nuire aux autres. Aussi peut-il être légitime. Face à des assassins pour lesquels je n’ai pas assez de force, je ne peux me défendre physiquement. Or, le mensonge est l’arme du faible. De même que la loi m’autorise à me défendre, elle ne peut pas me condamner parce que j’ai menti dans ce genre de cas. Et si elle le fait, elle serait illégitime au sens d’injuste puisqu’elle privilégierait des assassins plutôt que honnêtes gens. La légitimité du mensonge s’arrête-t-elle là ?
Il l’est aussi lorsqu’on nous pose des questions indiscrètes soutient aussi Schopenhauer. En effet, qui m’interroge sur ma vie intime, cherche indirectement à me nuire en permettant la médisance. De même donc qu’il arrive qu’elle soit punie comme Alain le rappelle dans les Éléments de philosophie – actuellement elle peut être condamnée au civil en France – elle est en elle-même injuste dans la mesure où elle nuit. Aussi est-il légitime, c’est-à-dire conforme à la légalité, mais également juste de mentir lorsqu’une curiosité malveillante nous assaille.
Cependant, une telle extension de