Est il toujours conseillé d'atteindre son objectif par le détour ?
L’histoire comme la vie quotidienne fournit d’exemples de personnes prêtes à tout pour atteindre leurs objectifs, que ces derniers soient politiques , financiers , professionnels , ou même sentimentaux. Doit-on pour autant partager le point de vue de ces personnes ?Ou bien est-il juste de se fixer certaines limites ?
On peut concéder que dans de nombreux domaines l’usage de « ruses » , de chemins détournés est envisageable voire impérieux. Par exemple si l’on désire simplement participer à un jeu ou seule l’intelligence est sollicitée comme c’est le cas dans le « joueurs d’échecs » de Stefan Zweig, tenter de déstabiliser les adversaires par les artifices est de bonne guerre.
En ce qui concerne cette fois le négoce , les avis peuvent être plus partagés ainsi les techniques de marchandisage utilisées par Mouret dans Au bonheur des dames ont été développés à l’extrême et aujourd’hui couplés aux effets de campagnes publicitaires de plus en plus performantes elles ont permis à l’évidence aux commerçants de s’enrichir en poussant leurs clients a multiplier des actes d’achats dont la nécessité est très souvent contestable .
Sur le plan des rapports sociaux on ne peut pas nier que se conduire avec la franchise la plus absolue serait très souvent préjudiciable. En effet manifester violemment son animosité à un collègue détesté ou à l’inverse dévoiler directement un désir charnel à une personne convoitée nous situerait au même niveau de comportement que les animaux sauvages d’où la nécessité dans le premier cas de feindre , d’ignorer l’ennemi voire de se montrer hypocrite , dans le second cas d’user de séduction pour parvenir à ses fins.La diplomatie elle aussi a besoin de détour destiné à éviter tout blocage dans la négociation comme le soutient d’ailleurs le narrateur du roman de Francis Walder dont un extrait figure dans le corpus.A l’extrême les conflits militaires dits asymétriques se caractérisent par le fait que le faible ne peut tenir