esthétique de la postmodernité
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Caroline GUIBET LAFAYE
ESTHÉTIQUES
DE LA
POSTMODERNITÉ
Etude réalisée dans le cadre d’une coopération entre l’Université Masaryk de Brno (République tchèque) et l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Esthétiques de la postmodernité
« La postmodernité n’est pas un mouvement ni un courant artistique. C’est bien plus l’expression momentanée d’une crise de la modernité qui frappe la société occidentale, et en particulier les pays les plus industrialisés de la planète. Plus qu’une anticipation sur un futur qu’elle se refuse à envisager, elle apparaît surtout comme le symptôme d’un nouveau ‘malaise dans la civilisation’. Le symptôme disparaît progressivement. La crise reste : elle tient aujourd’hui une place
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considérable dans le débat esthétique sur l’art contemporain » . L’art des dernières décennies du XXe siècle traduirait la crise frappant notre société. La diversité et la richesse des manifestations artistiques contemporaines seraient seulement l’expression plastique de la crise qui touche la modernité historique et artistique. Il n’y aurait d’art postmoderne qu’en un sens faible, c’est-à-dire comme simple reflet des traits dominants de la postmodernité. Dans cette perspective, la quête d’un art authentiquement postmoderne, défini par des caractéristiques propres semble vaine. Les travaux récents des historiens de l’art laissent en suspens cette question. Le plus souvent, ils se refusent à lui reconnaître un contenu positif. Les manifestations artistiques depuis 1945 ou L’art depuis 1960 sont objets d’analyses qui écartent soigneusement le qualificatif de postmoderne. Seule l’architecture échappe à cette tendance, puisqu’une synthèse, au titre audacieux : Les architectures postmodernes, a été récemment publiée.
L’art de la postmodernité n’est pas seulement le reflet d’une crise affectant notre société, mais aussi des bouleversements qui