Etat et mondialisation
‘’La réalité du pouvoir mondial échappe largement aux Etats’’ a déclaré Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général des Nations Unies. En effet, la mondialisation est un phénomène planétaire où tous les Etats sont concernés et tend de ce fait à redéfinir la place des Etats dans le monde globalisé.
Le terme de mondialisation (ou globalisation) désigne le processus qui conduit à l’interdépendance croissante des économies en raison de la multiplication des flux de toute nature qui fait progressivement de l’économie mondiale un espace de plus en plus intégré. Pour l’OCDE, la mondialisation recouvre ainsi trois étapes : l’internationalisation (qui passe par le développement des flux d’exportations), la transnationalisation (qui passe par l’essor des flux d’investissements et l’implantation des entreprises à l’étranger) et enfin la globalisation (qui passe par des réseaux mondiaux de production et d’information). Cependant, la mondialisation n’est pas seulement économique : en effet, la mondialisation est un processus qui touche tous les aspects de la société. De la culture à communication, du social au droit en passant par le politique, la mondialisation induit des transformations profondes à tous les niveaux. Jacques Adda, dans La mondialisation de l’économie, définit par ailleurs la mondialisation comme ‘’l’abolition de l’espace mondial sous l’empire d’une généralisation du capitalisme avec le démantèlement des frontières physiques et règlementaires’’. L’Etat est l’acteur qui est le plus affecté par les transformations engendrées par la mondialisation : l’ouverture économique par exemple réduit la possibilité de définir des politiques publiques sur des bases strictement nationales. Si la mondialisation perturbe l’ensemble des fonctions de l’Etat et même sa souveraineté, loin de l’anéantir, elle semble plutôt en reformuler le rôle. De plus, la mondialisation fait émerger de nouveaux acteurs sur la scène mondiale qui ne sont pas