Commencez par vous demander pourquoi on vous pose la question de manière à déterminer le problème du sujet. On oppose souvent le désir à la raison. Le désir en effet, nous conduit à faire des choses qui ne sont pas raisonnables, il nous rend dépendants, il nous fait perdre le contrôle de nous- mêmes et à terme, nous rend malheureux puisque par essence, il n'est pas possible de le contenter dans la mesure où à peine satisfait, il se déplace sur autre chose. Il serait donc tentant de considérer qu'il faille renoncer à nos désirs en suivant en cela les injonctions mêmes de notre raison. Vous pouvez ici penser aux analyses de Kant sur la morale. Il montre ainsi que faire son devoir consiste à suivre la loi de sa raison et non ses penchants. La morale exigerait ainsi le renoncement aux penchants. Pourtant, peut-on renoncer à nos désirs ? Et tout désir est-il de manière identique condamnable ? Pensez, par exemple au désir de connaître dont parle Aristote dans le début de la Métaphysique. Vous trouverez l’extrait sous la rubrique « Textes ». Vous pouvez également vous reporter aux analyses de Descartes en lisant attentivement la troisième maxime de la morale par provision dans le Discours de la méthode. Descartes montre ainsi qu’il vaut mieux changer ses désirs que l’ordre du monde. Certes, mais cela ne signifie pas, si vous lisez attentivement le texte de renoncer à tous ses désirs. Il s’agit, en effet, de faire de son mieux pour les accomplir et de renoncer aux désirs impossibles. Dès lors, la raison nous commande-t-elle vraiment d'abolir en nous tout désir ? N'est-il pas plus raisonnable d'essayer de juguler, de contrôler nos désirs ou de les mettre au service d'une finalité autre que strictement sensuelle ou immédiate ? En outre, vous pouvez vous demander si toute condamnation du désir n’est pas à son tour condamnable ou ne relève pas d’une conception de l’homme discutable. Ici, vous pouvez penser aux analyses de Spinoza sur le désir lorsqu’il montre en quoi le désir