Etude du discours du vieillard à Bougainville
1) Le vieillard se montre dédaigneux et « sévère » (l.6) envers les siens. A l’arrivée des Européens colonisateurs décrits comme : « ambitieux et méchants » dans son pays, il « [tourne] le dos » à ses semblables. En effet, le vieillard est abattu par cet événement et regrette « les beaux jours de son pays éclipsés » (l.4) qui est soumis au colonialisme. En outre, Le vieillard blâme la naïveté des siens et met en avant leur candeur : « Un jour vous les connaîtrez mieux ». Par l’usage de l’anaphore « un jour », le vieillard prévient les siens du sort funeste qui les attend : « Un jour vous servirez sous eux, aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu’eux ». Il annonce cependant aux Tahitiens qu’ils ont un moyen de s’échapper de leur « funeste avenir ». Mais le vieillard dépité et conscient de sa mort proche préfère : « mourir que [leur] en donner le conseil » préférant les laisser apprendre de leur erreur et de leur candeur. Le registre pathétique anime ce premier paragraphe dans lequel le vieillard s’adresse à ses semblables. Le champ lexical de la souffrance : « enchaîner », « égorger », « malheureux » provoquent chez le lecteur de l’empathie envers les Tahitiens. Dans la deuxième partie de son discours, le vieillard s’adresse à Bougainville qu’il nomme « chef des brigands ». Il le dénonce comme chef des Européens colonisateurs et l’accuse directement. Le vieillard le blâme de « nuire à [leur] bonheur » et de s’approprier leurs terres. Le chiasme « Elles sont devenues folles dans tes bras, tu es devenu féroce entre les leurs » démontre la violence des Européens envers les Tahitiens. La syntaxe expressive donne du rythme et alimente le registre polémique maintenant utilisé par le vieillard. Ce dernier est indigné du comportement des colonisateurs : « Ce pays est à toi ! » et pose une question rhétorique « et pourquoi ? » reflétant sa véhémence et son indignation. Ces questions rhétoriques et leurs réponses exclamatives animent le