Evolution du controle de gestion
Selon Pierre Mévellec [1998], le principe nouveau de calcul des coûts est simple. Il respecte un principe de causalité selon lequel un objet de coût ne recevra que les coûts dont il est la cause. Les coûts sont véhiculés par des inducteurs caractérisant chaque centre de regroupement. Les notions de coûts complets et coûts directs ne sont plus pertinentes. Le respect de la règle de causalité fait que tous les coûts sont à la fois complets et directs. La notion de coût complet du produit au sens actuel du terme disparaît. Le respect de la règle de causalité ne permet plus d’affecter sur le produit les consommations de ressources liées aux canaux de distribution ou au marketing général. Celles-ci sont liées aux clients, aux points de vente ou aux domaines stratégiques et non aux produits.
La comptabilité par activités aide à pallier aux faiblesses de ces méthodes en permettant le calcul d’un prix de revient plus fiable et plus approprié au nouveau contexte de production et de commercialisation. L’Activity Based Costing (ABC) est une méthode d’affectation des charges d’une entité (société, direction…) sur des activités (conception des produits, distribution, gestion des sinistres…) avant de répartir celles-ci sur des produits ou des marchés, permettant ainsi une affectation plus directe des coûts sur les produits. La mise en place de ce nouveau système pour l’élaboration d’un coût de revient à base d’activité répond à la perte d’homogénéité des centres d’analyse en se focalisant sur les différentes activités élémentaires, au lieu de prendre appui sur des centres de responsabilité [Gwenael Prouteau, 1994]. En évitant toute hiérarchie entre les activités, la comptabilité à base d’activité soustend une nouvelle conception de la création de la valeur au sein de l’entreprise. Elle se place dans une logique de gestion des coûts et non de répartition des charges, afin d’éviter les effets pervers qui naissent