Jean de La Fontaine, grande figure du classicisme, remet au goût du jour le genre de la Fable au XVIIème siècle, en s’inspirant des Anciens, notamment d’Esope ou encore de Phèdre. Dédicacées à l’héritier de Louis XIV, il utilise souvent le monde animal pour dénoncer les injustices de son temps. La forme de la fable correspond parfaitement à l’idéal classique de brièveté, et du « plaire et instruire ».
Les obsèques de la Lionne obéit évidemment à ces principes du classicisme, mais tire son originalité de sa longueur et de ses multiples rebondissements. Le récit conte la cérémonie d’obsèques de la femme du Lion, de la reine, et décrit les réactions des courtisans, puis plus particulièrement celle du cerf.
Nous nous demanderons comment l’auteur arrive ici à dresser un portrait des puissants ?
Tout d’abord, nous mettrons en avant la vivacité de cette fable, son rythme prononcé, avant de nous intéresser à la satire de la cour effectuée par le fabuliste.

Au début du texte, on remarque que comme au théâtre, la fable présente une scène d'exposition «La femme du Lion mourut». L’enchaînement de syllabes courtes et rapides provoque la précipitation et la panique, les octosyllabes (vers courts) montrent la rapidité des faits. Le lieu est présenté à l'aide d'indices spatiaux temporels « Un tel jour, en tel lieu ». Les personnages nous sont présentés « Lion ... Prince ... Province ... Cerf ... un flatteur ». L'action est l'enterrement de la Lionne, l'atmosphère triste et douloureuse sont mis en valeur avec le champ lexical de la douleur « Et tout son antre en résonna », «triste», le thème de la mort est fixé dés le titre.
Cette fable présente également une intrigue : la colère du roi. Les allitérations en -/S/- peuvent faire penser au rugissement du roi. Du vers 17 au vers 29, il s'agit du fabuliste* : l'intervention d'un narrateur omniscient qui va se permettre de faire des commentaires, il veut dénoncer la cour et les partisans. Le