Existe-t-il une taille maximum pour les entreprises ?
Introduction
Comme l'a analysé Marx, l'histoire du capitalisme est celle de l'accumulation du capital, qui fait que les organisations centrales de l'économie de marché, à savoir les entreprises, sont prise dans un mouvement perpétuel de concentration. La croissance des entreprises paraît dés lors inéluctable, stimulée par les relations concurrentielles, dont les vainqueurs cherchent à pousser leur avantage en augmentant généralement leur taille. Grossièrement, on est passé d'un capitalisme entrepreneurial caractérisé par un grand nombre de petites entreprises opérant sur des marchés de proximité à un capitalisme dominé par les grands oligopoles de taille mondiale.
La taille de l'entreprise peut se mesurer de différentes manières. Le critère le plus souvent utilisé est celui de l'effectif, qui distingue la TPE, la PME, la grande et la très grande entreprise. Mais on peut tout aussi bien utiliser le chiffre d'affaires, le volume d'actifs géré ou bien encore pour les plus grandes firmes, la capitalisation boursière. Sous un autre angle, il peut être judicieux de considérer le périmètre de marché, qu'il concerne le nombre d'activités ou de métiers abordés, la taille et la diversité des marchés géographiques ou celui des types de clientèles. Fort heureusement la plupart de ces critères sont corrélés au sein d'un même secteur d'activité. L'optimalité de la taille de la firme suggère qu'il existerait une taille minimale et/ou maximale compatible avec la performance économique, c'est à dire avec la rentabilité ou tout du moins la pérennité sur le long terme.
On peut alors se demander dans quelle mesure la taille influe sur la performance des entreprises ?
Pour répondre à cette interrogation, nous analyserons dans un premier temps les raisons des succès, mais aussi des échecs, des entreprises de petite taille… et de grande taille. L'absence de réponse tranchée nous invitera alors à relativiser la notion de