Expertise sociale
La fonction d'expertise renvoie à des appellations et des intitulés de postes variés tels que chargé de mission, chef de projet, coordinateur, ingénieur social, responsable d'insertion économique, coordinateur de programme, etc. Ces divers métiers ont toutefois des convergences : ils remplissent des fonctions d’organisation sociale sans véritable responsabilité hiérarchique et sans missions de traitement individuel des publics. Ceci les distingue fortement des intervenants sociaux plus traditionnels et diplômés en travail social pour lesquels l'intervention est avant tout définie par une action de transformation de réparation ou d'aide à la personne. Il s'agit en ce qui concerne les « experts » d'intervenir sur des territoires, de contribuer à l'élaboration d'une problématique nouvelle de gestion du social : celle de l'insertion globale ou de la prévention de la désaffiliation. Ainsi, le chef de projet, c'est celui qui s'intéresse à l'ensemble des procédures, des organisations qu'une société ou qu'une collectivité met pour créer, fabriquer de lien social
Ces « experts » représentent donc ce que l'on pourrait définir comme une nouvelle technostructure[1] en interface entre les dispositifs techniques et professionnels des décideurs politiques. Plus précisément, la fonction de l'expert dans le champ de l'intervention sociale, comme dans d'autres secteurs, renvoie à plusieurs rôles : aide à la décision, appui à la modernisation, accompagnement au changement, production de nouvelles connaissances, et de nouvelle forme de gestion du social incluant des impératifs économiques et de rentabilité et une gestion opératoire de nouveaux projets.
L'analyse des contenus d'activités des « intervenants experts » révèle des assemblages hybrides comprenant des activités orientées vers le montage de projets, d'actions (incluant la recherche de financement, de marchés, l'évaluation), vers des médiations institutionnelles et des mises en réseau.
Aujourd'hui