Explication de texte - le langage impersonnel
BERGSON – Le langage peut-il aller au-delà de l’aspect impersonnel des choses ?
Thèse : « Nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles. »
Notre texte est un extrait du Rire de Bergson publié en 1900. Il s’agit d’une réflexion sur les rapports qu’entretiennent le langage et notre perception du réel.
A la question : quel est le rôle du langage dans notre perception de la réalité, Bergson répond sans équivoque que le langage ne fait figure que d’obstacle, de voile opacifiant.
Ce texte répond alors au découpage suivant : énoncé de la thèse « l. 1-2 », puis exposé de son argument principal « l.2-7 ». Bergson procède ensuite à l’extension de sa thèse des objets matériels aux réalités subjectives « l.7-16 ». Enfin, il évoque les conséquences de sa thèse de la l.17 à la fin du texte.
Nous nous proposons donc dans un premier temps de procéder à l’analyse linéaire du texte avant de discuter la thèse de l’auteur, et donc de dégager sa pertinence dans une seconde partie.
I. Le commentaire de texte
Nous ne voyons que ce pourquoi nous avons le mot. C’est une tendance issue du besoin, une utilité pratique (l.3) : nous avons besoin de nous raccrocher à de grandes catégories qui organisent le Monde afin de pouvoir maîtriser les objets qui nous entourent. L’auteur passe ensuite à l’explication de sa thèse (l.3 « car ») : les mots sont de grands tiroirs langagiers qui n’indiquent de la chose que son utilité pratique, « sa fonction la plus commune ».
Puis lorsque Bergson emploie le terme « son aspect banal » (l.5), il cherche à énoncer que les mots mutilent la singularité des objets pour ne retenir qu’un aspect purement utilitaire et pratique qui font la ressemblance de plusieurs objets entre eux.
Ex : Quand je dis que je veux acheter une « table », je ne fais qu’indiquer mon désir de posséder un objet pratique avec lequel je pourrais manger,