Explication de texte rousseau
Dès l’incipit, Rousseau présente ses Confessions comme une entreprise exceptionnelle « qui n’eut jamais d’exemple ». En effet, il affirme notamment sa volonté d’authenticité et d’exhaustivité. Il explique par ailleurs, par l’intermédiaire du thème du Jugement dernier, la manière dont il veut faire du lecteur un juge. Car avant le souverain juge, c’est d’abord ses contemporains que Rousseau cherche à convaincre. Pour cela, et en adéquation avec le genre autobiographique tel qu’il se développera à partir des Confessions, Rousseau entreprend un récit s’échelonnant de sa prime enfance à son exil en Suisse où il établie le projet de son œuvre autobiographique. Il relate notamment l’épisode chez Mme de Vercellis, où il fut engagé comme laquais. Cette évocation est l’occasion pour l’autobiographe d’évoquer le célèbre vol du ruban, lorsqu’il fit accuser la jeune Marion à sa place. L’extrait proposé constitue l’aveu de ce vol et plus particulièrement du mensonge qu’il a engendré. Quelques lignes avant ce passage, Rousseau exprime ses remords face à cette faute sans pourtant l’évoquer, préparant l’annonce du méfait et plaçant ainsi le lecteur dans les conditions du pardon. L’extrait constitue donc un retour de Rousseau sur cet épisode qu’il l’a particulièrement marqué. Ce retour s’effectue en plusieurs étapes : le passage de la ligne 1 à la ligne 12 constitue la révélation à proprement parler ; de la ligne 12 à la ligne 21 Rousseau propose un éloge de sa victime, Marion ; enfin le reste de l’extrait est un récit de la confrontation entre le menteur et sa victime. A travers cette composition et à la lecture du passage, il semble intéressant de s’interroger sur la manière dont le récit rétrospectif permet à l’autobiographe d’accentuer sa culpabilité. Mais il paraît également important de voir comment, paradoxalement, par cette représentation négative de lui-même, Rousseau parvient à s’amender