Explication epictète, entretiens, livre 1, chapitre vi
Epictète insinue indirectement qu'il est un homme déjà plus ou moins libre, mais que ce qu'il cherchait dans la pratique de la philosophie c'était d'autant plus de liberté. Or, il explique auparavant qu'il a pourtant « écouté les leçons des philosophes » l.1, en vain. Il semble porter un grand intérêt à la finalité que la pratique de la philosophie vise chezl'homme.
« et que dans la pratique, je ne me sois en rien libéré plus enièrement ? »
= On peut savoir théoriquement comment agir, sans nécessairement agir comme on sait devoir le faire. La connaissance n'entraîne aucune nécessité dans les faits, dans la réalité. On peut disserter longtemps sur la morale (sur ce qui est bon ou mauvais), sans devenir pour cela meilleur. A l'origine, la philosophie doit éclairer la vie, l’existence. Elle est faite pour cela, selon toute la pensée antique. Mais Epictète constate que la philosophie oublie de s'occuper de la vie pour ne s'occuper que d'elle-même. Les pensées des philosophes se répondent, les philosophes parlent entre eux, mais de choses qui n'ont aucun lien avec la réalité de l’existence. De quoi pourrait-il se libérer ? Essentiellement la souffrance, de tout ce qui empêche le bonheur. La libération dont il est question est principalement celle pour laquelle nous nous arrachons aux peurs et aux désirs relatifs à des biens extérieurs, sur lesquels on ne peut pas grand chose (la peur de la mort, le désir de gloire par exemple.)
« Des pensées qui n'ont pas été mises à l'épreuve, que l'on n'a pas habituées à faire face aux réalités »
= La solution au problème selon Epictète, est dont une « mise à l'épreuve », une « habitude » à l'exercice de la pensée. Il suffirait alors d'acquérir l'habitude, d'appliquer les pensées pour les rendre affectives. Les vérités de la philosophie doivent « sortir » de la raison (l'intellect, l'esprit, le domaine de la pensée) pour « descendre » vers la sensibilité (le domaine du