Explication lettre xxiv lettres persanes de montesquieu
Montesquieu, grand magistrat et écrivain français, a beaucoup voyagé. Pris de passion pour la réflexion sur les sciences et les mœurs de son temps, il est l'auteur de nombreux traités (De l'Esprit des Lois, 1748). Les Lettres persanes est un roman épistolaire publié anonymement à Amsterdam en 1721. Il évite donc la censure.
Dans le roman, les deux personnages principaux, Usbek & Rica, sont persans et voyagent à Paris où ils s'installent huit ans et d'où ils écrivent à leurs amis. Dans cet extrait, les deux Persans découvrent la France et sont très étonnés. La lettre XXIV est une manière pour Montesquieu de critiquer la société française : les pouvoirs royal et papal sont jugés excessifs.
Comment Montesquieu, en cédant la parole à un étranger que tout étonne, se donne-t-il les moyens d'effectuer une satire de la société française?
I – Le dispositif épistolaire
1 – La forme épistolaire
Titre de l'œuvre Expéditeur : Rica + destinataire : Ibben que l'on retrouve dans l'emploi de la 2ème personne (pronom complément « te » l. 14) Lieux de destination (« Smyrne » : ancien nom de la ville d'Izmir en Turquie) et d'expédition. Date d'envoi Présent d'énonciation. Double système d'énonciation dans cette lettre.
2 – Le regard étonné d'un Persan sur l'occident
Cadre oriental très à la mode au XVIIIe en France ; ici cadre déplacé puisque le Persan se trouve en France. Références au monde oriental : noms des personnages, date du calendrier oriental. Marques de l'étonnement : métaphores « prodige » l.4, « un grand magicien » l.7 + « un autre magicien » l.14 : spectacle de la société française + « étonner » l.14
3 – Intérêts d'un tel dispositif
Regard naïf de l'étranger permet de mettre en évidence les dysfonctionnements : décentrage (rupture avec l'ethnocentrisme) = voir le monde avec d'autres yeux permet de le voir autrement. Source de comique : comment ne pas