Explication linéaire de l'épilogue de L’Éducation sentimentale de Flaubert

Dans son roman L’Éducation sentimentale Flaubert fait le choix apparent de traiter d'un sujet rebattu en littérature, à savoir le thème amoureux, et d'en faire également un sujet d'Histoire. Ces thèmes ont permit de réhabiliter le roman au XVIIIe et au XIXe siècle: on peut citer Manon Lescaut de l'Abbé Prévost qui annonçait dans sa préface vouloir donner un exemple concret à ses lecteurs dans le but de les instruire. On peut également citer Le Rouge et le Noir, chroniques de 1830 de Stendhal qui cherchait à concurrencer l'Histoire. Or, en 1869 avec L’Éducation sentimentale, Flaubert rompt avec ces enjeux qui a fait la force du genre romanesque pour promouvoir l'esthétique de la langue. Le roman raconte la vie de Frédéric Moreau, un jeune provincial qui va faire son droit à Paris. Il rencontre une femme bien plus âgée que lui dont il tombe amoureux et qu'il tentera vainement de séduire pendant tout le récit. Sa vie n'est qu'une suite d'échecs scolaires, professionnels et amoureux. Dans l'épilogue, Frédéric retrouve son vieil ami Deslauriers qui était déjà présent dans le premier chapitre. Lui aussi a manqué sa vie et plus particulièrement sur le plan politique. Il évoquent le passé, non sans une certaine nostalgie, et se racontent une analepse qui remonte à 1837, c'est-à-dire trois ans avant le début du roman. Il s'agit de leur escapade avortée dans une maison close. Cet épilogue est atypique dans la mesure où il n'apporte aucune conclusion au roman. Flaubert achève son récit par un épisode antérieur au début du roman: en ce sens, il rompt avec la tradition romanesque en créant un paradoxe temporel. De plus, l'épilogue marque une rupture car il est l'occasion pour Flaubert d'affirmer le refus de la narration. On peut dès lors se demander en quoi cet épilogue bouscule les conventions et fonde une nouvelle esthétique romanesque? Nous verrons que le premier moment du texte qui se