Explication platon 1
LA RÉPUBLIQUE
Livres VI et VII
LIVRE VI
OCRATE. - (504 a) Tu te souviens sans doute qu'après avoir distingué trois parties dans l'âme, nous nous sommes servis de cette distinction pour expliquer la nature de la justice, de la tempérance, du courage et de la prudence.
ADIMANTE. - Si je ne m’en souvenais pas, je ne mériterais pas d'entendre ce qui te reste à dire.
SOCRATE. - Te rappelles-tu aussi ce que nous avons dit auparavant ?
ADIMANTE. – Quoi ? (b)
SOCRATE. - Que pour qu'on puisse en acquérir une connaissance approfondie, il y avait une autre route, plus longue, et qu’en prenant ce détour on arriverait à cette connaissance; mais qu’il y avait aussi moyen de rattacher la démonstration à ce qui avait été dit précédemment. Vous me dites que cela suffisait, et je fis une démonstration bien imparfaite, selon moi, sous le rapport de l'exactitude. Mais peut-être vous en êtes-vous contentés; c'est à vous de le dire.
ADIMANTE. - Mais assez, quant à moi, et il m’a semblé qu'il en était de même des autres.
SOCRATE. - (c) Mon cher ami, dans des sujets de cette importance, dès qu’il manque quelque chose, ce n’est point assez : rien d'imparfait n’est la juste mesure de quoi que ce soit; cependant il est des personnes qui s'imaginent qu’il y en a bientôt assez, et qu'il n'est pas besoin de pousser plus loin les recherches.
ADIMANTE. - C'est un défaut que la paresse rend commun à bien des gens.
SOCRATE. - Mais aussi, s'il est quelqu'un qui doive être exempt de ce défaut, c'est le gardien de l'Etat et des lois. ADIMANTE. - Oui, certes.
SOCRATE. - Il faut donc, Mon Cher ami, (d) qu’il fasse le long détour et qu’il s'applique autant à exercer son esprit que son corps, ou jamais il ne parviendra au terme de cette science sublime qui lui convient particulièrement. ADIMANTE. - Quoi donc ? Ce dont nous parlons n’est pas ce qu’il y a de plus important, et il y a