Entre l’adage de “l’union fait la force” et le sarcasme de Desproges qui énonce que, dans l’union, “l’intelligence des hommes de s’additionne pas, elle se divise”, on remarque qu’il existe concernant les foules une ambiguité présente, et qui oppose un aspect bénéfique d’addition et néfaste de division. Il existe de nombreux exemples de mouvements de foules, certains que l’on considère comme porteurs de progrès, comme lors des mouvements du Printemps arabe, ou de la Révolution française, dans lesquels s’inscrit une volonté de libération, et d’autres de régression comme les foules nazies. Si le concept de foule effraie de par son invocation d’une masse incontrôlable et dangereuse, l’on voit qu’il en existe cependant qui sont louées pour leur apport à la société. Les foules sont-elles nécessairement hystériques ? Le Larousse fournit une première définition de la notion de foule sociologiquement : Il s’agirait d’un ensemble d’individus anonymes et semblables, et dont les sentiments et les idées sont orientés dans une même direction. Gustave Le Bon dans son ouvrage fondateur sur La Psychologie des Foules, vient préciser cette définition en écrivant qu’il s’agit d’ « une réunion d'individus quelconques, quels que soient leur nationalité, leur profession ou leur sexe, quels que soient aussi les hasards qui les rassemblent » et dans laquelle se forme une âme collective … soumise à la loi de l’unité mentale des foules ». il est important de préciser que chez Le Bon, la foule n’est pas nécessairement approchée géographiquement. Cette « âme collective » alors, qui définit la foule comme une unité et non pas comme l’addition de ses membres, se caractérise par une incapacité de réflexion ou d’intelligence, et des émotions contagieuses poussant à l’action immédiate. Il semble donc inscrire directement dans sa définition l’hystérie de la foule, soit des comportements d’excitation excessive et brusque, pouvant mener la plupart du temps à la violence. Cependant, cette