Expose Saint Mich
« S’il est extrêmement rare de trouver en France des panneaux de signalisation indiquant la direction à prendre pour se rendre dans la prison d’une ville, une enquête Genepi réalisée auprès de 2 000 personnes sur les « connaissances et représentations des français sur la prison » montre que 84,4% d’entre eux savent situer la prison la plus proche de chez eux. Ce chiffre permet de rappeler l’importance perçue de la prison dans la cité. Pourquoi placer la prison dans la ville et ne pas l’isoler ? Comment peut-on évaluer l’environnement urbain qui l’entoure ? La prison entraine-t-elle des conséquences sur celui-ci ? »
Quelle place pour la prison dans la Cité? Par Ava Zekri (http://jeunerepublique.fr/?p=300)
La prison dans la ville :
Les relations entre la prison et la ville sont marquées par des logiques d’opposition, chaque univers se tenant à l’écart de l’espace voisin, mélange d’occultation et d’ignorance réciproques. La stigmatisation des justiciables incarcérés semble coller tant aux bâtiments qu’aux personnels qui y travaillent. Si on a beaucoup écrit sur la prison, aucun urbaniste n’a jamais étudié son impact architectural.
Le châtiment privilégié fut longtemps le supplice physique. La peine privative de liberté fut introduite par le code pénal de 1791, qui valorisait encore l’amendement du condamné. C’est le code pénal de 1810 qui instaurera la prison châtiment. On passait ainsi de la punition sur la place publique, où la vindicte populaire avait tout loisir de se faire entendre, à un enfermement derrière des murs dont l’imposante hauteur devait servir de dissuasion.
La déportation répondit, un temps, à l’irrésistible tentation d’éloigner d’un corps social réputé sain des éléments considérés comme viciés et corrompus. Mais ce fut bien loin de suffire. Très vite, le pays se couvrit de quatorze maisons centrales et de cinq cents prisons départementales édifiées, pour la