Exposé paradis fiscaux
La récente crise économique que traverse le monde contemporain soulève bien des problématiques dans la sphère financière, puisqu'elle y trouve nombre de ses origines. Les rôles des traders, des banquiers, des déréglementations, du marché financier, ont tous été évoqué, avec plus ou moins de bon sens ou de bonne foi. Lors du dernier G20 en avril 2009, le président français, en accord avec les autres chefs d'État les plus influents de la planète, a annoncé que « la liste des paradis fiscaux tenue par l'Organisation pour la Coopération et le Développement Économique (OCDE) serait réactualisée », comme l'avait déjà demandé une précédente réunion interétatique à Paris en novembre 2008, alors que la crise venait de frapper l'Europe de plein fouet, juste après la faillite de Lehman Brothers aux États-Unis et la nationalisation de certaines banques au Royaume-Uni (notamment la Royal Bank of Scotland). Une mesure jugée tout à fait censée, car ces fameux « paradis fiscaux » étaient considérés comme les « trous noirs » de la finance, les places où les malversations les plus honteuses se produisaient, totalement inconnues du grand public et résistantes aux pressions des États les plus influents. En effet, les populations et les médias s'empressaient de louer cette décision majeure du G20, symbole de l'engagement des nations dans la lutte contre la crise et, par extension, de la finance folle et inatteignable. Comme si une simple liste de pays peu scrupuleux quant à leur politique fiscale pouvait mettre un terme à la crise et prévenir celles à venir. Le problème, avec ce qui revient à être un aveu d'impuissance des grands de ce monde, c'est qu'on ne sait pas vraiment quoi faire face aux paradis fiscaux : 55% du commerce international annuel, ou 35% des flux financiers y transitent chaque année, d'après Edouard Chambot (avocat fiscaliste). Ils constituent donc un engrenage indispensable dans la machine économique et