Exposé sam francis
La peinture ne semble pas en effet figée. Elle donne une impression de mouvement, d’animation dû à la forme irrégulière des taches et par le fait que nulle part sur la toile la couleur ne soit égale en tons et en teintes.
Cette nouvelle manière de peindre va aussi modifier sa vision de la toile. Pour lui, la toile blanche se confond avec le ciel et c’est donc tout naturellement qu’il va décider de ne peindre que le fond, lieu de l’infini en peinture. De là découle la suite de sa démarche : si l’infini vient du fond, alors il n’y a nul besoin de peindre des figures puisque seul l’intéresse « l’espace qui s’étend entre les choses ». Or, c’est contraire à la tradition picturale : le fond ne doit servir que d’espace théâtral pour les figures, le rapport figures/fond incarne l’histoire qu’il raconte. En supprimant les figures, Sam Francis supprime le fini pour ne conserver que l’infini, ses œuvres ne sont alors que des morceaux d’infini qui, lui, se poursuit bien au delà de la toile. Il dépasse ainsi la notion de cadre. Pour Sam Francis, il s’agit alors de prendre le parti de l’infini, que figures et fond occupent la totalité de l’espace pictural. Or, c’est impossible. Mais pas si l’on considère que les figures puissent se diluer, se confondre de manière très douce avec le fond. Semblables à des taches, tout élément permettant une interprétation ayant été éliminé, seule reste la profondeur : « Depth is all »
Dans certaines de ses toiles, cette dissolution de la figure va jusqu’à la rendre liquide, ce qui se traduit par des coulures verticales de peinture, sorte de réseau, de toile d’araignée qui relie les formes-taches entre elles mais qui