Extrait de synthèse sur la politesse
Cinq documents s’attachent à recomposer les éléments constitutifs de la notion de politesse, chacun à sa manière, afin d’en mieux envisager l’apprentissage. L’article d’Anne Debarède intitulé « De la politesse » et extrait du Monde de l’Education (janvier 1993), rappelle aux parents combien l’instruction exigeante d’un savoir-vivre contribue à la maturité d’un enfant. La sociologue Claude Zaidman s’interroge, dans la revue « Autrement » consacré à la politesse (« Manières de table », février 1991), sur les façons dont on a pu apprendre à se tenir à table, au cours de l’Histoire, et sur les objectifs visés par cet enseignement plus ou moins forcé. Devant les élèves du lycée de Clermont-Ferrand, en 1885, le philosophe Henri Bergson distingue une « politesse des manières », un partage équitable de la considération qu’on porte à autrui, et une « politesse de l’esprit », une intelligence vive et généreuse de la diversité des relations humaines (« La politesse », Ecrits et paroles, t. 1, 1957). Alceste, le protagoniste de la comédie Le Misanthrope (1666) de Molière, dénonce l’hypocrisie des convenances et autres civilités et engage son ami Philinte (scène 1, acte I) à refuser comme lui des attitudes dénuées de franchise et maquillées par les règles de la bienséance. Enfin, un dessin de Daumier daté de 1845 (Professeurs et Moutards, 1969) caricature un professeur satisfait de son autorité, pendant que dans son dos, un élève lui fait un pied de nez.
Ainsi, la politesse semble une notion ambiguë, à la limite de la contradiction : qu’il s’agisse de