Fables
a. Un personnage « maudit » * La phrase du prêtre, pour « rassurer » * Charles, prend une tournure très sombre au regard de ce dénouement: « le Seigneur, quelquefois, prolongeait l’existence des personnes lorsqu’il le jugeait convenable pour le salut ». Dans cette perspective, Dieu semble avoir abandonné Emma. * * * La scène du miroir peut s’interpréter comme une sorte de regard de sa propre conscience: Emma semble comme « frappée » par sa propre image. * Le champ lexical du religieux disparaît lorsqu’entre en scène l’aveugle. Personnage récurrent (qui revient), il apparaît donc clairement comme une allégorie du destin d’Emma * La fin du texte figure une plongée dans les « ténèbres éternelles »: l’aveugle apparaît, sinon comme un diable, comme une sorte d’ange exterminateur, de messager de la mort, venant punir les fautifs. Emma croit voir sa « face hideuse » qui lui crée ainsi un « épouvantement ». (On rappellera qu’au bal de la Vaubyessard, Emma avait aperçu, derrière le carreau cassé « les faces de paysans qui la regardaient ». Avant même de rencontrer l’aveugle, ces personnages annonçaient, derrière l’illusion du luxe et des plaisirs, le destin tragique d’Emma qui se profilait) * La chanson de l’aveugle a bien sûr des résonances avec le destin d’Emma:
1. Allusion à ses « rêves d’amour » de fillette
2. Allusion, un peu grivoise, à ses adultères: les « épis » amassés pourraient bien figurer les amants d’Emma, le vent qui souffle sur le jupon qui s’envole, figure également une image de légèreté.
3. L’allusion à la « faux » qui « moissonne » évoque bien sûr la mort. Et peut-être aussi peut-on voir à travers la jupe qui s’envole une sorte d’allégorie de l’âme.
On pourrait presque, en somme, résumer la chanson ainsi: une jeune fille rêvant d’amour a commis l’adultère qui a précipité sa mort. * * La terreur se lit bien sûr dans les réactions d’Emma