Famille monoparentale
Aujourd’hui, près de 1,5 million de femmes élèvent leurs enfants en solo. Pas facile d’assumer tous les rôles. Sur quels écueils éducatifs butent-elles ? Sylviane Giampino, psychanalyste auteur de Les Mères qui travaillent sont-elles coupables ? (Albin Michel, 2000), et Christian Spitz, pédiatre, répondent à quelques questions essentielles.
Patricia Delahaie
Psychologies : Comment avoir de l’autorité tout en restant complice avec ses enfants ?
Dialogue et complicité ne sont pas des obstacles à l’autorité, mais ils obligent à lui donner de nouvelles formes. Les enfants d’aujourd’hui ont été habitués à s’exprimer, décider, choisir. Dès lors, ils supportent mal les interdits et les ordres abrupts. Il est important de savoir que la proximité relationnelle mère-enfant ne signifie pas une égalité de statut adulte-enfant, parent-enfant. Autrement dit, même s’il existe un espace de négociation dans l’autorité, c’est toujours à l’adulte, au final, de décider.
Lorsque le père est totalement absent, l’enfant ne risque-t-il pas de manquer de référent homme ?
Pour grandir, les enfants doivent pouvoir s’identifier à des modèles masculins et féminins, ce qui est différent d’une identification au père et à la mère. Petits, ils vivent dans un univers souvent féminin mais, plus tard, que ce soit à l’école ou dans un club de sport, ils rencontrent des garçons plus âgés et des hommes auxquels s’identifier.
Quant aux papas, même lointains, ils continuent d’exister dans la tête de leurs enfants, et cela d’autant plus que les mères "parlent" ces pères, c’est-à-dire y font régulièrement référence : « Si ton père était là, il n’accepterait pas ton comportement » ou, à l’inverse : « Il serait fier de toi. »
Lorsque l’on est une femme active et stressée, on a tendance à se mettre un peu plus vite en colère, surtout lorsque les enfants se disputent entre eux. Faut-il s’en excuser après ?
Problème d’autorité ou affaire de calme