Faut-il aimer pour etre soi meme?
L'expression "être soi-même" apparaît en général comme liée à la recherche d'une identité personnelle. Aimer, qui semble être le plus souvent associé à un oubli de soi, et "être soi-même" apparaissent donc comme deux termes en contradiction, ou n'ayant pas de rapports directs, évidents. Dans la formulation de la question, "faut il aimer pour être soi-même?", aimer s'impose comme une condition nécessaire pour se révéler à soi-même. En effet, si l'amour peut apparaître comme une perte d'indépendance, qui est pourtant un gage d'individualité, aimer fait partie de nous, l'homme aime sans cesse tout au long de sa vie, en est-il alors moins "lui-même"? Mais que veut dire être soi-même et dans quelle mesure aimer pourrait permettre de l'être, ou de le devenir? C'est à ces questions que nous tenterons de répondre, en envisageant tout d'abord dans quelle mesure on est plus "soi-même" lorsqu'on aime. Nous analyserons ensuite comment l'amour peut être une entrave à l'authenticité de notre identité, et faire obstacle au libre arbitre. Nous verrons enfin qu'être soi-même c'est toujours devenir soi-même, et que dans ce mouvement, l'amour est nécessaire.
Être soi-même, c'est avoir une identité propre. L'expression même montre une redondance de deux termes : soi et même. Cette redondance souligne la force de l'expression, car il ne suffit pas d'être soi, mais il faut être soi "même", pour l'être il faudrait donc acquérir une certaine authenticité, un vrai soi. Mais le soi-même peut il évoluer, se transformer au cours de la vie, ou y-a-t-il un seul soi-même déjà déterminé?
Aimer peut avoir différents sens, l'objet de notre amour n'est pas unique. On peut être amoureux, d'une ou même de plusieurs personnes. Il existe aussi un amour filial, un amour fraternel. L'amitié est également une forme d'amour. On peut aussi simplement aimer (ici au sens d'apprécier) le chocolat, les voitures, faire du cheval...Ce sont ce que l'on appelle