Faut-il satisfaire tous nos désirs pour être heureux ?
[Obj] Pourtant, certains désirs ne peuvent pas être satisfaits : le désir d’être immortel, ou de revenir dans le passé, est impossible à satisfaire. Chercher à le satisfaire tout de même, n’est-ce pas me condamner à la frustration, à l’échec ? Par ailleurs, la satisfaction de tous mes désirs ne risque-t-elle pas de m’exposer à des sanctions sociales (peines de prison, déshonneur, etc.) ? Or puis-je être heureux lorsque je suis emprisonné ou méprisé ?
[Pb] La question du sujet pose donc un problème : il semble que le bonheur exige la satisfaction de tous les désirs, et pourtant en cherchant à satisfaire tous mes désirs je semble m’acheminer vers le malheur. Quel rapport dois-je donc avoir avec mes désirs pour pouvoir être heureux ? Si la répression des désirs conduit à la frustration, et leur satisfaction à l’échec, que dois-je faire de mes désirs pour être heureux ?
[Pl] Pour résoudre ce problème, nous commencerons par élucider le rapport paradoxal que le bonheur entretient avec la satisfaction des désirs ; nous montrerons en suite que la recherche du bonheur exige une maîtrise des désirs, par laquelle je réduis mes désirs à mes besoins. Nous montrerons enfin que le bonheur exige également une maîtrise du mode de satisfaction de mes désirs, grâce à un processus de sublimation.
I) Bonheur et satisfaction des désirs : un rapport paradoxal
A) Définitions
Le bonheur désigne un état de plénitude au sein duquel ne subsistent ni frustrations, ni angoisses. Satisfaire ses désirs, c’est faire en sorte d’obtenir ou de réaliser l’objet du désir, ce vers quoi me « pousse » cette force psychique qu’est le désir. On peut déduire de ces définitions le fait que le bonheur est incompatible avec la présence