Faut-il être seul pour être soi-même ?
Introduction
Selon l'opinion commune, la réponse serait positive. Lorsqu'on serait seul, l'on se retrouverait seul face à soi-même et notre naturel pourrait s'exprimer dans son entier, sans aucune influence d'autrui. En effet, selon Sartre, autrui nous pousse à devenir étranger à nous-même en introduisant un point de vue que l'on ne maîtrise pas. Cependant, il est clair que l'homme ne se développe qu'en société, et donc au contact d'autrui. Donc d'un côté la présence d'autrui serait une aliénation, et d'un autre côté une nécessité pour devenir ce que nous sommes. Le problème est donc : qu'est-ce qu'autrui pour l'homme ? Le regard d'autrui nous briderait-il et nous empêcherait-il de maîtriser ce que nous sommes ? Ou au contraire la présence d'autrui nous permettrait-elle de nous former et d'être humain ? Nous verrons tout d'abord en quoi autrui peut être aliénation, puis nous analyserons en quoi l'imitation d'autrui est essentielle.
Première partie
Autrui est omniprésent, même quand nous sommes seuls, au contraire de ce que pense l'opinion commune qui juge qu'autrui (un groupe d'individus) n'existe plus du moment qu'on ne le voit plus. L'idée d'autrui reste ancrée dans notre esprit, et modifie profondément notre comportement, au travers du regard posé sur nous qu'est celui d'autrui. Certains jugent ce regard comme aliénant ; c'est l'avis de Jean-Paul Sartre. Celui-ci, pour s'expliquer, choisit de prendre comme exemple le sentiment de la honte. Selon lui, la honte est un sentiment qui ne peut apparaître que devant le regard, réel ou possible, d'autrui, et jamais quand on est seul. Par exemple, une personne se mettant à avoir une attitude impolie alors qu'elle est seule n'a pas de sentiment de honte, c'est seulement quand elle imagine que quelqu'un puisse la voir qu'elle peut alors ressentir de la honte. C'est un sentiment qui n'existe donc que par-rapport à autrui. De ce fait, le regard d'autrui constituerait donc