Faut-il choquer pour mieux se faire entendre
» Despentes pouvait bien se passer de cette longue phrase vulgaire, avec une figure par amplification. Elle aurait pu être plus persuasive, et tenter de trouver des arguments d’expérience, avec des sondages, et à ce thème-là, je pense bien qu’il y’en a assez. Elle pouvait aussi se servir d’arguments de logique, car ce texte-là est sûrement destiné à un public doté de raison, à un public capable de comprendre ces mots, à un public civilisé. Et c’est justement pour cette raison que la plupart des auditeurs n’auront pas tendance à accepter son discours et à prendre conscience, car ils seront offensés du fait que tant de vulgarités soient utilisés dans ce genre de …afficher plus de contenu…
Par exemple, le discours de Simone Veil, pour la loi contre l’avortement, contenait beaucoup de passages avec des questions rhétoriques qui ont fait réfléchir l’auditoire : « Pourquoi ne pas maintenir le principe et continuer à ne l’appliquer qu’à titre exceptionnel ? Pourquoi légiférer et couvrir ainsi le laxisme de notre société, favoriser les égoïsmes individuels au lieu de faire revivre une morale de civisme et de rigueur ? Pourquoi risquer d’aggraver un mouvement de dénatalité dangereusement amorcé au lieu de promouvoir une politique familiale généreuse et constructive qui permette à toutes les mères de mettre au monde et d’élever des enfants qu’elles ont conçus ? » Ces questions avaient pour but de toucher les députés présents, et ça a fonctionné. Voilà une des manières qu’aurait pu utiliser Despentes