Femmes et hommes grecs
5. FEMMES & HOMMES
On soulignera en introduction, après l’ethnologue Marcel Mauss, combien « la division par sexes est une division fondamentale qui a grevé de son poids toutes les sociétés à un degré que nous ne soupçonnons pas ». À l’échelle des cités grecques, les inégalités sociales de sexe – s’appuyant sur des représentations fortement différenciées du masculin et du féminin – pèsent lourdement sur la hiérarchie sociale. Un certain aveuglement …afficher plus de contenu…
Si le masculin/féminin est une problématique dont on ne peut faire l’économie pour mener à bien une étude des cités grecques, les femmes comme les hommes ne constituent jamais, dans les sociétés antiques, un groupe social qui puisse constituer une catégorie autonome de la recherche. Selon qu’elles sont mariées ou non, d’origine civique, étrangère ou servile, fortunées ou non, leur position sociale, leur vie sociale, sont très différentes jusqu’à n’avoir rien ou si peu en commun.
Et il en va de même des hommes selon qu’ils sont citoyens ou non, fortunés ou non, urbains ou ruraux. 1. Les femmes et leurs fonctions …afficher plus de contenu…
Trad. Belles Lettres)
1.2. L’IDEAL DE L’EPOUSE
Le rang d’épouse est le sommet des conditions féminines possibles. Il se caractérise à la fois par la capacité de reproduction et par la fonction de maîtresse de maison. L’idéal féminin est matrimonial, aussi la femme de bien ne fréquente-t-elle qu'un seul et unique homme : son époux.
Une épigramme funéraire anonyme restitue fidèlement cet impératif social :
Moi, la femme qu’on célébrait, je suis enterrée sous cette pierre, ayant pour un seul homme dénoué ma ceinture2.
C’est sous l’autorité à la fois morale et juridique de son époux que la femme mariée trouve sa place dans la société. L’époux est le responsable légal (kyrios) de sa femme. Un fragment