Emmanuelle laborit
Avec un orthophoniste, elle apprenait à oraliser. Mais à 7 ans, son père l’emmena dans un centre à Vincennes pour lui apprendre la langue des signes. « A partir de ce jour, je deviens une petite fille « bavarde » et rieuse. »
A 13 ans, elle va entrer à l’école pour sourds mais là il fallait absolument oraliser. Les signes étaient interdits. C’est à ce moment, qu’elle commença sa lutte pour que les signes soient autorisés mais rien n’y fait. Le langage des signes étant toujours considéré comme une sous langue. Entre 13 et 16 ans, Emmanuelle ne fait que des bêtises. Elle teste ainsi les limites qui lui sont imposées. Elle veut absolument être indépendante. Elle vole, sort et se révolte contre l’ostracisme social dont sont frappés les sourds. Pendant cette période de désarrois, va naître sa petite sœur qui deviendra une de ses meilleures confidentes. C’est le moment aussi où ses parents vont divorcer.
Quelque temps après, Emmanuelle se reprend en main et passe son bac. Elle ne le réussira pas. L’année après, elle le repasse et le réussit. Pendant ses examens un réalisateur - acteur va lui proposer de jouer dans une pièce de théâtre « Les enfants du silence. » Elle accepte avec joie.
En 1993, Emmanuelle reçoit un molière pour la révélation théâtrale. Ce fut une grande victoire car elle a prouvé au monde qu’une sourde était l’égale d’une « femme entendante. »
« Le mot handicap, je m’en fous. Il a toujours un côté négatif. Dans la vie, je me sens souvent exclue, pas handicapée. »
Elle s’amuse des médias qui accolent