Les troubadours
Le troubadour est avant tout un musicien : il a appris la musique et le chant comme un enseignement à part entière, auprès de maîtres savants, souvent des religieux.
C'est la musique qui fait l'unité de chaque poésie et le lien entre les strophes, grâce à l'emploi d'une métrique précise et maîtrisée. Son art n'a rien d'anarchique ni d'"inspiré" : il n'est pas un vers, un mot, une rime, qui soient laissés au hasard. aussi y met-il toute son habileté au maniement de la langue et de la musique, autre forme de langage. Une des conditions essentielles pour être considérer comme un troubadour est d’employer la langue d’Oc. Ainsi, les troubadours se distinguent des trouvères qui composent en langue d’Oïl et qui surviennent environ soixante-dix ans après les premiers troubadours.
En Occident, les troubadours ont été les premiers représentants de la fin’amor ou amour courtois.
La tradition troubadouresque couvre deux siècles de production. Les chansons de Guillaume IX d’Aquitaine (1071-1126) sont les premières qui ont été écrites, c’est pour cette raison qu’il est communément admis comme le premier des troubadours.
Le déclin de ce courant est amorcé dès le début du XIIIe siècle avec la Croisade albigeoise (1209). Les cours du Nord se rapprochent du roi de France et la division de celles du Sud accélère l’unification du royaume. Après cette croisade, les troubadours sont de plus en plus nombreux à s’exiler dans les cours du Nord de l’Italie et de Catalogne. Guiraut Riquier est considéré comme le dernier des troubadours (…1230-1292…).
Le domaine des troubadours s’étend également en Catalogne et au Nord de l’Italie où la langue de composition était l’occitan.
L’apparition des troubadours en Occitanie peut s’expliquer par la réforme du mariage. Au siècle précédent l’apparition des premiers troubadours, l’Eglise réforme le mariage pour réinstaurer des valeurs morales et son autorité. Le mariage devient un pacte social protégeant les biens et les