Fiche de lecture guilleragues lettres portugaises
Gabriel de Guilleragues (1628-1685)
Les Lettres portugaises parues en janvier 1669 (1 an avant Bérénice de Racine et 9 ans avant la Princesse de Clèves) furent immédiatement un succès et pendant longtemps un véritable mystère. En effet elles restèrent anonymes pendant une grande période avant d’être considérées comme un recueil de lettres authentiques. Dès leur parution elles suscitèrent de vives polémiques car d’une part elles furent considérées comme un prolongement de la tragédie racinienne et d’autre part on soupçonne un excès de réalisme dans le discours de l’héroïne. Malgré tout, beaucoup de contemporains de Guilleragues comme Saint-Simon crurent à l’authenticité des lettres. En effet l’écrivain, dans l’Avertissement au lecteur explique qu’il a « recouvr(é) une copie correcte de la traduction de cinq lettres portugaises qui ont été écrites à un gentilhomme de qualité, qui servait en Portugal ». De nombreuses recherches (jusqu’au XXe siècle !) considèrent ces lettres comme étant réellement écrites par Guilleragues mais certains commentateurs et historiens en doute encore en discutant les preuves établies. Rarement une œuvre n’a produit autant de questions au sein de l’histoire littéraire.
Résumé
Au lecteur :
L’auteur écrit qu’il a retrouvé avec des difficultés une « copie (…) de cinq Lettre portugaises » et qu’il a décidé de les imprimer devant l’engouement qu’elles produisait au Portugal à cette époque. Il explique qu’il ne connaît ni le nom de l’auteur ni celui du traducteur et confesse la possibilité de « fautes d’impressions » concernant les lettres.
Première Lettre :
La religieuse dénonce ses « espérances trompeuses » et que sa souffrance quant à l’éloignement de son amant reparti en France la « fera mourir en peu de temps. » On apprend le nom de l’héroïne :Mariane. Peu après elle confesse ses doutes et refuse de s’imaginer que son correspondant l’a oublié en France. Elle le défie de « trouv(er)