« La ville franchisée. Formes et structures de la ville contemporaine », David MANGIN 1- L'urbanisme de secteurs. Un modèle occulté dans l'histoire Une origine commune : le mouvement anti-urbain Dans le monde anglo-saxon, la première moitié du siècle a été durablement marquée par une idéologie antiurbaine radicale, conjuguant le rêve du « retour aux origines », et la crainte des « classes dangereuses » urbaines, que l'on veut « mettre au vert » pour leur bien. Une recherche convergente Que ce soit les urbanistes anglo-saxons, au même titre que le Corbusier, les protagonistes mageurs vont développer différentes recherches, qui convergent toutes vers un modèle dominant : l'urbanisme de secteurs. Dans un premier temps que ce soit au niveau du modèle américain lancé au cours des années 1920 ou du modèle anglais de l'après guerre, bien que différents en terme de plan, le résultat s'est avéré convergent : une dissociation de plus en plus grande du bâti et de la voirie. Cette transformation des villes s'associe à l'émergence de la voiture. De ce fait, comme cela est défini dans la Charte d'Athènes, la fonction « circuler » va prendre une place prépondérente dans les nouveaux plans de ville. Un remaillage des villes est étudié, avec également une nouvelle hiérarchisation des voies. Le Corbusier de son côté, est reconnu comme ayant eu une influence déterminante. Dès 1948, à l'aide de quelques schémas, il a préfiguré de façon étonnante les formes et les structures des urbanisations contemporaines. Il a en particulier remarquablement anticipé les nouvelles hiérarchies fonctionnelles de la ville fordiste et post-fordiste. Dans son projet de Ville Radieuse, il souligne l'importance de la cité d'affaires en la situant en tête du plan sous la forme d'une cité de gratte-ciel. Cependant, c'est surtout la façon dont il définit l'urbanisme de secteurs qui est prémonitoire. En effet, il énnonce après guerre une hiérarchie de 7 types de voies délimitant et irriguant des secteurs, qui