Fiche de lecture le double absence
e-migrinter n°1 2008
La circulation migratoire :
Une notion pour penser les migrations internationales
Chadia Arab
N
otre réflexion présente la notion de circulation migratoire, telle que nous l’avons définie dans notre travail de thèse en géographie1. De nouvelles formes d’organisation spatiale sont mises en lumière par cette approche qui dépasse l’observation d’espaces
« sédentaires » produits par des relations verticales entre les hommes et leur espace. La discontinuité des lieux investis par les migrants amène à s’intéresser à la notion de circulation migratoire inventée d’abord par les géographes. Elle trouve là toute sa pertinence pour comprendre l’ensemble des flux migratoires au sein d’un espace et permet de mieux appréhender les emboîtements d’échelle qui vont du micro-local à un espace plus global. Arab, C. (2007) La circulation migratoire des Aït
Ayad. Construction d’un espace migratoire entre le
Maroc, la France, l’Espagne et l’Italie. Thèse de doctorat en Géographie, Université de Poitiers, 446 p.
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D’après Jocelyne Cesari (1997), la mondialisation des échanges et des techniques et la mobilité croissante des individus ont conféré aux flux migratoires une dimension inédite. Ils ne peuvent plus être conçus uniquement comme le passage d’un territoire à un autre, relevant d’une analyse macroscopique. La migration projette l’individu sur la scène mondiale en le soustrayant en partie aux cadres territoriaux. « D’une identité territoriale, le migrant bascule le plus souvent dans une identité de réseau » (Badie, 1995). Là où, autrefois, on ne signalait aucun arrêt du migrant dans son déplacement migratoire, dans le passage d’un territoire à un autre, on note aujourd’hui des étapes nouvelles, des retours en arrière, des zones de transit et de rebond plus ou moins longs qui se dessinent dans les itinéraires de ce nouveau type de migrants et qui le propulsent dans des espaces migratoires