Jacques Chevallier, professeur à l'université Paris II et directeur du CERSA, est l’auteur de « Les nouvelles frontières du service public ». Cet article relate l’évolution des services publiques depuis l’avènement de l’Etat Providence cependant la crise que connait actuellement cet Etat remet en question la survie des services publics. J. Chevallier fait ainsi part de son inquiétude en mettant en avant, la régression continue du pouvoir d’action des services publics mais aussi de sa redéfinition au sein de la société. Dès lors, la question qu’on se pose, à savoir, si les services publics continuent-ils à satisfaire les besoins de l’intérêt collectif ?
L’avènement de l’Etat-providence pendant les 30 Glorieuses a permit au service public de prendre une dimension nouvelle au niveau de sa sphère d’intervention qui s’est en effet largement étendue. Au départ, sa fonction se cantonné à des activités purement régaliennes pour veiller à l’ordre et s’est ensuite diversifiée à des activités de nature très diverses. Cette évolution du à l’évolution de l’Etat Providence a permit d’instaurer un « service public fort » qui a pour objectif de satisfaire les besoins de la collectivité mais plus important, réduire les inégalités sociales. Le service public a conquis une position structurelle dans l’économie, du fait de l’existence de puissantes entreprises publiques qui contrôlent les secteurs de base de l’économie. Ce qui a nécessité, la mise en place de principes de gestion spécifiques qui lui attribue un droit spécifique et dérogatoire au niveau juridique. Son action était cristallisée autour de trois grands principes : « continuité », « égalité » et « mutabilité ». Le service public était alors à son heure de gloire, il était pris en charge par des structures de gestion qui formaient un monde à part, coupé du reste de la société.
Cette transcendance de l’Etat a été fortement remise en cause au moment de la crise de l’Etat-providence. L’idée selon laquelle l’Etat était